En 2019, nous avions découvert un formidable raccourci pour rejoindre le quartier de brousse d’Andasifahatelo où nous avons monté le programme de poulailler communautaire, en plus de l’aide apportée à l’école. Nous pouvions rejoindre le hameau en une trentaine de minute de marche depuis le centre du village, plutôt que de faire un grand tour pour contourner la rivière (voir plan). Ce chemin nous permettait de nous rendre facilement sur place sans mobiliser une voiture (et son chauffeur), ce qui était bien pratique ! Nous devions passer un premier pont en bois, puis un second, flottant, flambant neuf (il avait remplacé un vieux pont en bois voir la photo en titre d’article).
La semaine dernière, par un après-midi ensoleillé, nous avons eu l’idée d’aller là-bas (histoire de montrer le chemin à Marie-Alix et Vianney)… Le premier pont (en bois) a été emporté lors de l’inondation provoquée par la tempête Ana en janvier dernier, mais un petit détour pour passer par un autre quelques centaines de mètres plus haut ne nous a pas découragés.
La ballade est agréable et nous faisons même un peu de cueillette en chemin (le goût ressemble un peu aux groseilles).
Mais quelle déception en arrivant au bord de la rivière ! Plus de pont ! Une foule est installée sur les deux rives et au milieu de la rivière une canoë qui semble traverser laborieusement et un espèce de radeau (nous apprendrons plus tard que la foule attend le repêchage d’un noyé…glauque !) et on nous dit que le pont a été emporté par la fameuse « Ana ». Dépités, nous avons fait demi-tour pour retourner au village…
Après enquête, il s’avère qu’Ana n’est pas tout à fait coupable ! La filin métallique qui retenait le pont aux berges a été volé, ainsi qu’une bonne partie des bidons qui assuraient sa flottaison, et ce n’est donc qu’un pont bien dénaturé, seulement accroché par des cordages plastiques qui a été emporté…une bien triste histoire qui pénalise beaucoup les habitants du hameau qui doivent maintenant faire le grand tour ou traverser sur des embarcations dangereuses. Cette triste histoire est malheureusement courante ici, beaucoup de biens communautaires sont volés et handicapent grandement (voire mettent en danger) la population. Et aussi, et c’est bien là le problème, cela nous fait y réfléchir à deux fois avant d’investir dans certains projets : nous avons par exemple renoncé aux installations solaires dans les écoles, laissant la plupart des écoles dans électricité malheureusement.
Une réponse
Bien triste histoire oui. Elle en dit long sur le dénuement dans lequel les populations vivent.